vendredi 28 mai 2010

Variation sur le même thème

Ancienne illustration retravaillée.

12 commentaires:

  1. Ma chère Gloomy-dreamy-Mary,

    Comme tu peux l'imaginer - et ce n'est pas nouveau -, j'aurais tant de choses à t'écrire avec mes pseudo-analyses introspectives devant cette illustration que tu as retravaillée !
    Ton univers m'inspire toujours de grandes envolées textuelles, tu le sais bien...
    Me voilà aujourd'hui aussi désarmée qu'envahie par les émotions suscitées par ce dessin, tout ce à quoi il fait appel en moi.
    J'éprouve un sentiment qui me ramène à des ressentis particulièrement intimes, passéistes voire quasi inavouables. Mais, d'un autre côté, c'est, je le crois, ce à quoi est destiné l'Art en général : faire réagir, produire une étincelle dans le regard... Tu es une artiste généreuse, Marie. Tu offres beaucoup à travers ton blog, générateur de curiosité, d'interrogations... Plus généralement, chacun d'entre nous peut y puiser tout à tour apaisement, et même y trouver quelques échos à ses propres états d'âmes profondément enfouis (ou pas).

    Doit-on s'imprégner de l'image figée d'une jeune femme qui coule dans les abysses dans une position fœtale réconfortante ? S'agit-il d'une renaissance ? Mais veut-elle seulement ne jamais évoluer dans l'ordre logique des choses, au rythme de la vie, refusant toute émancipation, bercée pour l'éternité dans le nid douillet maternel ? A moins qu'il soit question d'un besoin irrépressible de s'isoler dans le silence des eaux qui emplit les tympans.
    Toi seule pourrais exprimer le sens profond de ton œuvre. Et, éventuellement, la raison pour laquelle tu as souhaité retravailler ce dessin précis.

    Je voulais te demander : as-tu concrétisé ce projet que tu avais de contacter un imprimeur afin de commercialiser tes créations sous la forme d'affiches ?
    C'est que je suis intéressée, tu t'en doutes. :-)

    Peut-être y a t-il un moyen de mettre en évidence un lien vers ta propre boutique par exemple... Cela doit être faisable, je le suppose, compte tenu du fait que je l'ai vu ailleurs... Un petit topo avec plein de codes htlm dedans et hop, C'est parti !

    Je suis plutôt nulle en matière de commerce et tout ce qui a trait à la publicité m'échappe. Dis-moi, si tu veux bien, s'il y a déjà un moyen de te commander des productions. Quoi qu'il en soit, je persiste à dire que tu gagnerais à être connue et reconnue. Cela dit, je me fie, bien naïve, au seul nombre de commentaires postés et peut-être suis-je trop pragmatique et ne mesure pas bien ta réelle notoriété IRL si je puis dire.

    En vérité, je suis loin d'être une pro en la matière : je ne possède ni galerie (un vieux rêve pourtant !) et ne possède que de piètres connaissances artistiques. Aussi, je privilégie plutôt ce que je ressens.

    J'ose croire que tu rencontres tout le succès, toute la reconnaissance que tu mérites par ailleurs, à travers ton activité de graphiste notamment.

    [ To be continued... I'm too talkative this evening... -_-' ]

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  2. ... Quelle ironie du sort ! C'est le processus inverse qui s'est opéré puisque c'est toi qui, à travers "Variation sur le même thème", fais appel à un texte que j'avais écrit il y a quelques années, au sujet de celle qui m'aura portée durant neuf mois.

    Amis de la poésie et du vague à l'âme, bonsoir. :-/
    Il est de notoriété publique que les malades convalescents et déprimés de surcroît sont parfois submergés par des souvenirs maussades.


    Madame Crève-cœur

    Issue d’une fille de mauvaises mœurs et d’un père de passage
    Bébé Crève-cœur voit le jour en 1956 sous le ciel d’une Algérie sage
    Recueillie par des gens fortunés
    On la dit "bien née"
    Et quand en 62 elle quitte le Monde Arabe en rage,
    Avec ses yeux couleur orage,
    La fillette oublie vite les murmures de son cœur
    Et les tendres chants de ses sœurs

    Cap sur l’Ile de Beautés
    Elle accoste à Ajaccio sous un déluge souillé
    S’est confectionné pour l’âme un habit d’Enfer
    Orné de boutons de fer
    Pour mieux tirer le fiel
    De ses aigreurs plurielles
    Dani Crève-cœur crache sur les chants du soleil
    "Corsica mon Amour", c’est bon pour la corbeille
    Elle a perdu servantes et majordomes pour toute peine
    Tandis qu’à Oran, Mademoiselle Danielle était reine

    Plus tard Dani pleure maman
    Morte de chagrin parce que déchue de son rang
    Elle a perdu la tête
    Et Dani la regrette
    Mais la haine obscurcit l'esprit
    Quand à sa majorité elle fuit,
    C’est à Paris qu’elle échappe au courroux
    De l’aînée rapetout
    Les affaires d’héritage ont ceci d’infect
    Qu’elles abîment parfois l’affect

    De son balcon de la Capitale
    Mademoiselle Crève-cœur éprouve un vertige fatal
    Elle tricote sa pelote de haine
    Puis défait les mailles chez un thérapeute près de la Seine
    Dani rencontre un accordeur de piano atteint de cécité
    Fort épris et passionné
    Il la sauve de l'abysse
    La retient chaque fois qu’elle glisse
    Mais chaque nouveau matin,
    Le réveil sonne tel un tocsin
    Le fil du temps est pour Dani un calvaire
    Dans l’adversité elle apprend à se complaire

    L’embryon qu'elle portait aurait dû lutter pour ne pas voir le jour
    Il ignorait que l’existence lui jouerait de vilains tours
    Dani est bien déçue d’avoir une fille
    Et le couple s’étiole, part en vrille
    Si le père est fou d’amour pour sa princesse aux petits pieds
    Le bébé indiffère la mère qui laisse le mari s’en accommoder

    Sur un coup de tête, Dani divorce
    Et le tic-tac de la bombe s’amorce
    Quand elle rencontre un homme ignoble dans le Sud de la France
    Lequel ne songe qu’à sa panse
    C'est à coups de poings la nuit qu'il accueillera la petite Jenny
    La mère feignant d’ignorer la violence du manipulateur
    Merci Madame Crève-cœur !

    Quand le cœur malade du papa à jamais s’est arrêté
    Les forces de la fillette l’ont quittées

    Pour l’heure, Dani danse, elle danse...
    Sur les cendres du souvenir rance,
    De sa fille meurtrie
    De celle qu’elle n’a jamais chérie
    Et détruit, crucifie sans fin
    L'unique rose de son jardin


    Jenny

    -----------------------------------
    Je te ferai parvenir des récits plus joyeux, Marie. C'est évident !
    L'un de ceux qui se rapportent à un univers tout doux, proche du tien, loin des brimades, des larmes et du cœur en miettes.
    La souffrance morale est universelle mais je m'efforce de me concentrer sur la pensée positive, pour me réfugier dans une bulle de récits fantasmagoriques.

    Tu pourras les utiliser pour les mettre en image...ou pas du tout d'ailleurs ! selon qu'ils t'inspirent ou non, sans que jamais je n'en prendrai ombrage. Sois-en sûre.
    :-)

    Je t'embrasse.

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  3. Ma petite Jenny, sache que si tu es touchée par cette illu, je lui suis tout autant en lisant ce commentaire, et en découvrant chaque fois un peu plus de toi à travers eux. :)

    Je dois partir aujourd'hui rencontrer un ami, mais je reviendrais très vite te répondre plus précisément... pour la petite explication quant à la création de cette illu. ^-^

    Merci aussi pour ton texte, qui est, oui, vraiment très sombre et sans doute trop par rapport à cette illu, mais que j'aime beaucoup, et qui servira donc assurément de base à une prochaine illu,... parce que gloomymary a sa part d'ombre, et bien que celle-ci me semble appartenir de plus en plus au passé, je ne peux l'oublier et il en restera toujours des traces, aussi infimes soient elles.

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  4. Je te souhaite également une excellente journée, Marie. :-)
    Tu as tout à fait raison : avec le recul, je me rends compte à quel point il y a un réel décalage entre les sentiments de flottement et de bien-être que reflètent ton illustration et mon petit récit autobiographique très sombre.
    Les associations d'idées sont parfois inconscientes, foudroyantes et font écho à des histoires vécues et éprouvantes.
    -__-'
    De fait, je m'en veux un peu d'avoir noirci ton joli trait...

    Bises pour toi, Marie.

    A très bientôt.
    :-)

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  5. Tu n'as pas du tout noirci mon joli trait comme tu dis. T'inquiète pas.
    C'est vrai qu'il peut y avoir un coté sombre dans cette illu. La fille est seule et dans l'obscurité. Et comme l'eau symbolise souvent l'inconscient et tout ce qui peut s'y passer de positif comme de négatif, on peut donc y voir un coté sombre. Par contre, elle n'a pas l'air mal (bien que dans le premier dessin, elle avait une larme, donc tu vois...) mais plutôt sereine dans ce milieu aquatique apaisant rappelant le ventre d'une mère.
    Mon processus créatif est souvent très primaire, je ne réfléchis pas beaucoup à toute une symbolique complexe. Disons que j'ai souvent un thème, et qu'ensuite, je me laisse aller à une impression que m'évoque ce théme... :)

    Par rapport à la vente de mes illus, rien n'est encore fait... qu'est-ce que je peux traîner moi des fois. Si tu me files ton adresse mail, je pourrais t'en dire plus concernant mes idées à ce sujet.

    Gros bisous gentille et sensible Jenny (que j'apprécie beaucoup... et pas seulement parce que tu es ma fan number 1). ;)

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  6. Mon dieu, je saisis seulement maintenant, à la relecture de tes messages, que le récit que tu m'as fait parvenir est une histoire personnelle. :(
    Que dire? Evidemment, je suis touchée par ton histoire et ta colère, et je comprends bien mieux à présent ce que tu as pu ressentir à la vue de mon dessin. J'aimerais te mettre le smiley qui te prend dans mes bras, mais on n'est pas sur un forum...

    Tout ce que je peux te souhaiter est que tu parviennes à trouver ce que tout les événements difficiles de ta vie t'ont apporté comme qualités au bout du compte.

    Bises affectueuses.
    Marie

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  7. Salut Marie
    Je suis très impressionné par tes illustrations. Je les trouve magnifiques!!!
    Je garde ton site dans mes favoris.
    Bonne continuation

    Steph

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  8. On dirait que cette fille a grandit depuis la première illustration...

    Très beau travail Marie, j'aime beaucoup la féminité que dégage ce dessin.

    Je serais ravie de le voir affiché chez moi...!

    Tu mérites une belle reconnaissance publique, j'espère de tout coeur qu'elle viendra bientôt.

    Bises

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  9. Merci Sandrine. Je comptais justement te l'envoyer, une fois qu'il sera imprimé, et je compte aller voir un ou 2 imprimeur aujourd'hui justement (juste pour renseignements niveaux prix, papiers, ect ... pour l'instant).

    Bisous.

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  10. Marie qui a réussi à utiliser le mot "juste" 3 fois dans une phrase. lol

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  11. rrooo quelle belle intention de cadeau :)

    Super que tu ailles chez l'imprimeur aujourd'hui !

    C'est Juste génial de sentir que les autres avancent dans leurs projets.

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